Créé en 1985, le label « Ville ou Pays d'art et d'histoire », est attribué par le Ministre de la Culture et de la Communication, après avis du Conseil national des Villes et Pays d'art et d'histoire (lien sur texte PDF donnant la composition du conseil national). Il est déposé à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI)
Le label « Ville ou Pays d'art et d'histoire » qualifie des territoires, communes ou regroupements de communes qui, conscients des enjeux que représente l’appropriation de leur architecture et de leur patrimoine par les habitants, s'engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien à la création et à la qualité architecturale et du cadre de vie. La valorisation de l’architecture des XIX, XX, et XXI siècles, et la préservation du paysage sont particulièrement attendues.
Cet engagement s’inscrit dans une perspective de développement culturel, social et économique et répond à l’objectif suivant : assurer la transmission aux générations futures des témoins de l'histoire et du cadre de vie par une démarche de responsabilisation collective.
La mise en œuvre du label repose sur un partenariat entre l’État et les collectivités territoriales, formalisé, après attribution du label, par la signature d’une
convention renégociable tous les dix ans. La collectivité doit inscrire le projet “ Ville ou Pays d’art et d’histoire ” au sein de la politique publique locale. Ce projet repose sur un dispositif transversal à l’action du territoire pour mieux accompagner les décideurs et les agents publics, mais aussi l'ensemble des acteurs locaux qui participent à la valorisation de l’architecture, du patrimoine, du paysage et à l’élaboration du cadre de vie.
Les services éducatifs des Villes et pays d'art et d'histoire sont organisés sous la responsabilité de l'animateur de l'architecture et du patrimoine, avec une équipe pédagogique comprenant des guides-conférenciers. Ces activités font souvent appel à des intervenants extérieurs : architectes, professionnels du patrimoine, artistes et autres professionnels d'horizons variés. Les actions pédagogiques et les ateliers portent sur l'organisation et l'évolution de la ville et de l'espace, urbain ou rural et s'inscrivent notamment dans le cadre de l'enseignement de l'histoire des arts.
Outre la professionnalisation des médiateurs de l’architecture et du patrimoine, la convention prévoit la création d’un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP). Cette politique fait actuellement l’objet d’une évaluation et sera amenée à évoluer au cours de l’année 2013.
Le ministère de la Culture et de la Communication (DRAC ou DGP / Service de l’architecture) apporte un soutien aux collectivités locales. Outre un accompagnement financier pendant les cinq premières années de la convention, il met en place des formations à l'intention des animateurs de l'architecture et du patrimoine.
Diverses actions concourant à la constitution et à la cohérence du réseau :
- une ligne éditoriale : charte graphique pour la promotion des actions mises en place dans le cadre du label ; aide à la réalisation de documents d'information, d'expositions et d'outils pédagogiques ; édition d'une collection de guides, publiés dans le cadre d'un partenariat volontaire des collectivités territoriales porteuses du label avec les Editions du patrimoine et bénéficiant d'un soutien de la direction générale des patrimoines ;
Les dossiers de candidature pour l’obtention du label Ville et pays d’art et d’histoire présentés ces dernières années au conseil national, témoignent d'une évolution importante. Non seulement ces candidatures sont nombreuses et de plus en plus diversifiées mais toutes ou presque revendiquent l'inscription de leur projet culturel dans un processus de « développement durable ». Trois exemples parmi les 10 extraits présentés ci dessous:
La ville de Pau écrit en titre de son dossier de candidature: « Le projet urbain et les nouveaux enjeux du XXIème siècle » et en sous titre : « la diversité en héritage ». La ville de Metz écrit : « … Les élus et les responsables locaux ont conscience de l’importance de l’appropriation du patrimoine dans toutes les démarches de développement urbain permettant au passé, au présent et au futur de dialoguer...».
Enfin pour Plaine Commune qui a obtenu l’unanimité au Conseil national du printemps 2014, son Président Patrick Braouzec s'exprime ainsi: « Le regroupement de Plaine Commune (pour candidater au label) s’est fait sur la reconnaissance d’une histoire et d’un destin communs et de la volonté de redonner des perspectives de développement à un territoire meurtri, tout en préservant une identité et un patrimoine forgé au fil du temps... De nombreux lieux uniques et insolites, certains connus, d’autres moins, jalonnent les villes de l’agglomération et représentent une mémoire vivante de l’histoire industrielle mais aussi de l’histoire de l’immigration en France, l’histoire du logement social, etc. En faisant le choix de s’inscrire dans un territoire durable, l’agglomération montre sa capacité à se projeter dans les enjeux de demain, toujours à partir des valeurs de solidarité et de droit à la ville pour tous, mais aussi sa capacité à mettre en perspective son évolution à travers la valorisation et le partage de son patrimoine. ».
Bien entendu ceci impose « une orientation radicale » que l'on peut résumer par la citation de Françoise Choay mise en introduction de ce site: « passer d'une protection du patrimoine statique, visant des objets, fondée sur la notion d'inventaire, à une protection dynamique, structurelle, ancrée dans la vie quotidienne... Il faut concevoir le patrimoine urbain comme un terrain de reconquête de l'architecture et du vrai métier d'architecte, un champ d'expérience incitatif, un espace d'apprentissage à l'invention de nouveaux espaces de proximité tant pour les praticiens que pour les usagers »1.
1: « Pour une anthropologie de l'espace », Seuil 2006
La mise en œuvre du label repose sur un partenariat entre l’État et les collectivités territoriales, formalisé, après attribution du label, par la signature d’une convention renégociable tous les dix ans. La collectivité doit inscrire le projet “ Ville ou Pays d’art et d’histoire ” au sein de la politique publique locale. Ce projet repose sur un dispositif transversal à l’action du territoire pour mieux accompagner les décideurs et les agents publics, mais aussi l'ensemble des acteurs locaux qui participent à la valorisation de l’architecture, du patrimoine, du paysage et à l’élaboration du cadre de vie.